IPSA AFRIQUE

Alliance des Etats du Sahel: Une solution pour vaincre le terrorisme?

Par: Inès Ramozzi

C’est un fait, depuis la chute du mur de Berlin, les zones de conflits armés s’étendent. En effet, dans nos imaginaires d’occidentaux, le 11 septembre 2001 marque la fin d’une hégémonie internationale des Etats-Unis avec pour objectif de créer un retour des tensions dans le monde [1] . 2001 incarne donc un tournant, car jusque-là, c’était un phénomène “d’ailleurs”. En ce sens, depuis le début du XXIème siècle, le nombre d’attentats fluctue, dans le monde, de 7 000 à 15 000, selon les années [2]. Dès lors, les actes terroristes ont pris un sens nouveau: étant associés à une violence extrême, le terrorisme moderne est désormais dirigé contre un état (ou un modèle de société) avec pour unique but de faire de nombreuses victimes civiles, trop souvent innocentes. Avec le World Trade Center, une nouvelle donnée questionne les spécialistes: est-ce que terrorisme et conflits armés peuvent être liés ? Est-ce que l’un n’alimenterait pas l’autre ?

Bien que le mot « terrorisme » ait été inventé en France en 1794 [3], il y a eu au fil des siècles, différentes vagues de terrorisme (des anarchistes russes, aux indépendantistes divers) [4]. Dès lors, on constate une mutation: de politique au XXème siècle, le terrorisme est devenu principalement religieux au XXIème siècle. Mais alors, qu’appelle-t-on “terrorisme”?

Par définition, le terrorisme, est un moyen d’action au service d’une fin, qui prétend rendre légitime ce dernier. En d’autres termes, il s’agit d’un affrontement de deux groupes ou entités disposant de moyens asymétriques. Ainsi, le terrorisme sert à répandre la terreur sans pour autant être une fin en soi. Finalement, il s’agit d’un juste équilibre entre violence physique, effroi collectif et responsabilisation des autorités politiques. Néanmoins, on s’aperçoit rapidement qu’il y a autant de définition possible du terrorisme que de “terrorisme” en lui-même. En revanche, on s’accordera toujours à dire que ce dernier désigne une lutte qui atteint, in fine, une dimension politique [5].

 

La formation de l’Etat islamique (EI) puis la diffusion des réseaux terroristes au Moyen-Orient puis dans le sud du Sahara, ont fait apparaître une menace dite “territorialisée”. En effet, à mesure de son affaiblissement dans son berceau Irako-syrien, l’EI s’est trouvé un nouveau point d’ancrage: le Sahel [6]. Les défis à relever dans cette vaste zone sont complexes et présentent de multiples facettes. Vestiges controversés du passé colonial, instabilité économique persistante, pauvreté extrême, changement climatique, sécheresse et désertification, croissance démographique sans réelles perspectives en matière d’éducation, chômage des jeunes, fragilité politique et sociale, menaces terroristes grandissantes et, désormais, une pandémie mondiale, forment ce que l’on pourrait décrire comme une “ tempête parfaite » où l’insécurité et la pauvreté se renforcent mutuellement. Ainsi, le terrorisme accentue une exposition du continent Africain aux diverses formes de violences [7].

En prenant l’exemple du Sahel, nous allons voir comment le terrorisme se nourrit de la forte instabilité de cette région et quelles sont les solutions mises en place pour freiner son développement.

 

I- Une ère d’instabilité majeur

 

A)  Un regard global sur l’afrique:

Constituée de 54 Etats, berceau de nombreuses civilisations, l’Afrique représente à elle seule un continent-monde de plus d’un milliard d’habitants. Sur le plan géopolitique, on la croit marginalisée. Ses acteurs sont souvent perçus comme passifs et dépendant du reste de la communauté internationale [8].

Néanmoins, depuis un demi-siècle, l’Afrique est frappée par la guerre. Après les conquêtes militaires coloniales entre le XIXème et le XXème siècle, la pax colonica [9] aura été de courte durée. Finalement, on s’aperçoit que l’Afrique moderne prend ses racines dans la guerre et le conflit. En effet, les Européens ont créé des territoires sans tenir compte ni des réalités économiques ni des spécificités culturelles, religieuses, avec des populations arbitrairement rassemblées à l’intérieur des frontières. Ces conflits violents témoignent des difficultés de créer des communautés au sein d’Etats jeunes et les rivalités d’accès au pouvoir entre groupes ethniques facilement instrumentalisés. D’ailleurs, les conflits récents s’inscrivent dans ce schéma de rivalités politico-ethniques qui épargnent peu de pays. Par exemple, sur la dernière décennie, le nombre de conflits est estimé à environ 40. Bien qu’il ne faille pas généraliser le propos (de nombreux Etats connaissent une paix relative: Sénégal, Zambie,…), il est incontournable que la majorité des conflits se déroule sur ce sol. En d’autres termes, cela conduit à s’interroger sur les raisons de ces derniers qui sont à la fois les causes et les conséquences de la fragilité des Etats et du sous-développement [10].

 

B)   Du Mali au Sahel: la contagion de la guerre

Le Mali est le premier Etat sahélien à faire les frais de ces incursions terroristes, dans le sillage des printemps arabes qui contraignent les djihadistes du nord du continent, et principalement de Libye, à se replier plus au sud [11]. Dès lors, la guerre qui éclate en janvier 2011 au nord du Mali [12], conséquence directe de l’intervention militaire de 2011 en Libye [13], et de l’élimination de Kadhafi, donne une impulsion nouvelle aux divers mouvements djihadistes qui se répandent au niveau de la zone Sahara-Sahel. De plus, l’intervention militaire de la France en janvier 2013[14], justifiée par la préoccupation  de maintenir l’intégrité territoriale du Mali et de lutter contre les différents mouvements qui la menacent, doit faire face non seulement à une rébellion touareg, mais aussi au mouvement djihadistes qui se réorganisent. Malgré quelques succès rapides[15] de la mission française, elle n’arrive pourtant pas à mettre un terme à l’entreprise de déstabilisation des djihadistes qui, au contraire, se dilue dans tout le Sahel. A Serval se succède Barkhane en 2014 qui se retrouve confrontée à une situation de plus en plus confuse du fait des mouvements islamiques qui se recomposent très rapidement et finissent par se disperser dans tous les Etats du Sahel et même au-delà​ [16].

Dès lors, l’insécurité qui régnait au Mali s’est propagée aux pays limitrophes et plusieurs mouvements armés liés à Al-Qaïda ou à Daech opèrent dans tout le Sahel central. Au Mali, au Niger et au Burkina Faso, des attentats ont pris pour cibles les forces de sécurité, des ONG, des acteurs du secteur privé et des civils. Par ailleurs, la multiplication des attaques terroristes, tout comme la montée des tensions intercommunautaires et du grand banditisme donnent à penser qu’à des degrés divers et dans certaines zones, les autorités des pays de la région commencent à perdre le contrôle de la situation sécuritaire. Le nombre des attaques contre les civils, les forces armées, les étrangers et les travailleurs s’accroît. Entre novembre 2018 et mars 2019, les pertes civiles ont augmenté de 7 000 % au Burkina Faso, de 500 % au Niger et de 300 % au Mali (ACLED, 2019) [17].

 

C) 2020, un tournant géopolitique au Sahel:

Le début des années 2020 est marqué par des changements géopolitiques importants. En effet, en août 2021, les USA quittent définitivement l’Afghanistan après plus de 20 années de guerre [18]. De plus, sur cette même période, on dénombre 34 conflits dans le monde, et 15 sont uniquement en Afrique[19]. En revanche, la plupart de ceci sont nouveaux et impliquent l’EI ou Al-Qaïda. Entre 1995 et 2011, peu de nouveaux conflits éclatent. Après cette période, on observe une remontée des violences politiques organisées [20].

Si pendant longtemps les trafiquants de drogue ont été discrets au Sahel, l’effondrement de l’Etat libyen et l’activisme de Boko Haram ont créé de profondes mutations. En s’installant au Sahel, le terrorisme a eu une influence certaine sur l’expansion du trafic de drogue et des autres grands trafics dont il tire en grande partie son financement. Par ailleurs, la pauvreté des populations ainsi que l’intensité des querelles intercommunautaires garantissent aux réseaux terroristes de nouvelles recrues.

Géographiquement, l’immensité des territoires concernés et la faiblesse des Etats offrent de vastes zones totalement incontrôlées. Le risque de voir la situation au Sahel occidental se propager bien au-delà de la région suscite des préoccupations légitimes. De ce fait, l’arc de l’instabilité s’est donc élargi et englobe dorénavant les pays ouest-africains riverains du golfe de Guinée. En juin 2020, des insurgés ayant des liens avec le Sahel ont tué 14 soldats en Côte d’Ivoire. Par ailleurs, les franchissements de frontières par des groupes armés se sont multipliés en même temps que le trafic de bétail, de stupéfiants et d’armes, sources de revenus d’une importance majeure pour les extrémistes, prenait de l’ampleur. Le Bénin, le Ghana, la Côte d’Ivoire et le Togo ont constaté une intensification de ce genre de trafic. Il semblerait que ces groupes aient forgé des liens avec des insurgés nigérians. Les combattants de l’EIGS (Etat Islamique au Grand Sahara) tendent de plus en plus à chercher refuge dans les pays plus au sud et ont commencé à recruter au Bénin, en Côte d’Ivoire et au Togo. Pour l’EIGS et le GSIM (Groupe pour le Soutien de l’Islam et des Musulmans ), l’expansion dans les pays voisins offre des sources de revenus supplémentaires et ajoute à leur prestige lorsque, par exemple, ils prennent le contrôle de ports ou de mines d’or tout en lançant des attaques qui marquent l’opinion (The Economist, 9 juillet 2020) [21].

 

II- Solutionner les problématiques sahéliennes:

 

Pour autant, il n’y a pas que la France et l’OTAN qui ont essayé d’apporter leur aide au Mali et au Sahel dans sa globalité. Plusieurs initiatives internationales ont été lancées dans le but de stabiliser la situation. Certaines touchent à la dimension militaire de la lutte contre l’extrémisme violent, tandis que d’autres se concentrent sur les rapports entre sécurité et développement. Les États membres de l’UE et des pays partenaires situés dans la région, ont engagé des ressources considérables pour aider celle-ci à combattre les raisons de l’instabilité et de la migration clandestine. Leurs politiques se fondent sur la notion qu’une partie au moins des causes originelles de ces conflits est à rechercher dans de profondes difficultés liées aux conditions socio-économiques ou au développement, lesquelles doivent être traitées systématiquement pour prémunir la région contre la persistance de la violence et de l’anarchie [22].

 

A)  L’Alliance Sahel:

L’effort consenti pour la sécurité de la région sahélienne sera sans lendemain s’il n’est pas accompagné d’un effort durable en matière de développement. Pour stabiliser la région et prévenir la radicalisation violente, il est indispensable d’encourager les conditions d’un développement économique créateur d’emplois, notamment pour une jeunesse en forte expansion. Ces objectifs supposent des efforts de développement renforcés au bénéfice de cette région. A cet effet, plusieurs initiatives ont été lancées dans la région du Sahel pour renforcer l’ordre sécuritaire, social et politique. Mais, comme c’est souvent le cas dans les régions en crise, un problème se pose, celui de l’absence de coordination entre les actions ainsi engagées. Certains évoquent d’ailleurs un « embouteillage » d’initiatives qui, collectivement, ont pour effet de submerger les structures étatiques qu’elles sont censées aider (International Crisis Group, 2018).

L’une d’entre elles est créée en juillet 2017 par une coalition internationale [23] (la France, l’Allemagne et l’Union européenne, accompagnées de la Banque mondiale, de la Banque africaine de développement et du Programme des Nations unies pour le développement) lancent l’Alliance Sahel, une plateforme de coopération internationale pour intervenir plus et mieux au Sahel.

Son objectif premier est d’appuyer les pays du G5 Sahel pour apporter une réponse coordonnée, conjointe, adaptée et efficace aux défis auxquels ils doivent faire face. L’Alliance Sahel n’est pas une nouvelle organisation ni une enceinte de plaidoyer financier, mais un mécanisme de renforcement de la coordination des partenaires pour une aide plus rapide, plus efficace et ayant davantage d’impacts.

 

Conscients que les crises trouvent pour une grande part leurs racines dans la pauvreté, les injustices et le manque de services essentiels, plusieurs bailleurs de fonds ont décidé de fédérer leurs actions, avec la volonté d’accompagner les efforts de stabilisation et de développement à long terme des pays du G5 Sahel, et d’atteindre tout particulièrement les zones périphériques et délaissées. Pour cela, 6 secteurs prioritaires:

  • Education et Emploi des jeunes
  • Agriculture, développement rural et sécurité alimentaire
  • Energie
  • Décentralisation des services de base
  • Gouvernance
  • Sécurité intérieure

Ainsi, les membres financent dans la région plus de 800 projets labellisés alliance sahel. Mais au-delà de ces financements, l’objectif est aussi de favoriser le dialogue entre les membres du G5 Sahel. Dès lors, l’Alliance Sahel intervient avec le G5 Sahel en tant que co-acteurs. En d’autres termes, l’objectif n’est pas de décider à leur place, mais juste de les suppléer et de les accompagner [24].

 

B)   Alliance des Etats du Sahel:

Néanmoins, il est nécessaire de constater que depuis le départ de la France avec la force Barkhane ainsi que de la MINUSMA récemment, la paix semble inatteignable au Sahel. Force est de constater que les coalitions internationales ne sont efficaces qu’un temps. Ainsi, une coalition sahélienne a été créée en septembre dernier [25]. En plus de partager la même zone géographique, les trois états voisins sont, non seulement dirigés par des militaires, mais font face à la même menace des groupes djihadistes. C’est ainsi que le Mali, le Burkina Faso et le Niger décident de mutualiser leurs forces afin de faire face aux défis qu’ils partagent.

L’union n’est pas étonnante : le Mali et le Burkina Faso, tous deux dirigés par des militaires à la suite de coups d’État en 2020 puis 2022, avaient rapidement affiché leur solidarité envers les généraux de Niamey après leur propre putsch du 26 juillet dernier.

 

L’accord compte 17 points, avec notamment l’objectif d’assurer une défense militaire en cas de tentative de faire tomber ces régimes. Le but de cette charte est avant tout “d’établir une architecture de défense collective et d’assistance mutuelle”, cite l’AFP. Selon l’agence de presse, elle prévoit ainsi dans son article 6 que “toute atteinte à la souveraineté et à l’intégrité du territoire d’une ou plusieurs parties contractantes sera considérée comme une agression contre les autres parties et engagera un devoir d’assistance et de secours de toutes les parties, de manière individuelle ou collective”. ​​Si l’on en croit le média en ligne Burkina 24, qui partage la charte en intégralité faisant écho aux informations de l’AFP, l’article 5 de cette charte précise malgré tout qu’une telle atteinte devrait toutefois dans l’idéal être réglée “en privilégiant les voies pacifiques et diplomatiques”, avant l’usage de la force. De plus, l’article 11 garde également une porte ouverte à l’adhésion de “tout autre État partageant les mêmes réalités géographiques, politiques, socioculturelles”. Dans une déclaration, le ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop met en avant que “Notre priorité c’est la lutte contre le terrorisme dans les trois pays”. La charte porte en effet le nom de la région du Liptako-Gourma, frontalière du Mali, du Burkina Faso et du Niger, qui a été ravagée par le djihadisme au cours des dernières années [26]. Après le départ des troupes du Mali en 2022 puis du Burkina Faso en février 2023, le nouveau gouvernement de Niamey a indiqué à son tour début septembre que des négociations sont en cours pour un retrait rapide des quelque 1 500 militaires français présents dans le pays. Cette nouvelle Alliance des Etats du Sahel (AES) semble ainsi marquer un point final à la coopération militaire de ces trois pays avec leurs anciens alliés occidentaux [27] pour lutter contre le djihadisme [28].

 

Conclusion:

 

Si les groupes djihadistes ne sont pas en mesure de prendre l’entièreté du pouvoir au Mali et plus largement au Sahel, la situation sécuritaire reste défaillante. La question de l’attitude à adopter pour mieux se protéger est au cœur des politiques de sécurité à l’international. Hubert Védrine s’interroge dans son dictionnaire de géopolitique [29] sur : Comment se protéger face à des sociétés de plus en plus ouvertes? Ce n’est jamais possible à 100%. Contre-attaquer? Contre qui, contre quoi… Comment ? Les causes sont infinies et sont particulières à notre société. Ces mots résonnent tout particulièrement dans notre étude de cas car comme nous l’avons vus, au Sahel, et en particulier au Mali, il faudrait partager les ressources affectées à la lutte contre le terrorisme (soit environ 25% du budget) avec l’éducation, les besoins sociaux, … De plus, la forte natalité dans ces zones fait qu’il est extrêmement​ facile pour les groupes armés, de recruter parmi les jeunes désœuvrés.

Cette analyse nous a donc poussé à réfléchir et à prendre conscience que la seule réponse militaire ne suffit pas mais en revanche, elle est indispensable pour que la situation sécuritaire ne se dégrade pas. Dès lors, si la coalition internationale est de plus en plus laissée en marge des possibles solutions, un retour à l’unité sahélienne est préféré [30].

[1] Les interventions en Afghanistan puis en Irak deviennent un symbole d’échec: celui d’intervenir en dehors de son État sans l’approbation des peuples étrangers.

[2] Par exemple, en 2014, 37 000 morts ont été engendrés par un fait terroriste. Le nombre de tués a été multiplié par 9 par rapport à la fin du xxème siècle.

[3] Le mot “terreur” désigne une forme de gouvernement durant l’ère de Robespierre.

[4] Hubert VEDRINE, “Dictionnaire amoureux de la géopolitique”, Plon Fayard, 2021

[5] Définition du terrorisme: https://cours.unjf.fr/repository/coursefilearea/file.php/205/Cours/09_item/indexI0.htm

[6] Florent VANDEPITTE, “100 fiches de géopolitique, First, 2021

[7] Ahmet BERAT CONKAR, Rapport de l’assemblée parlementaire de l’OTAN, “Développement et sécurité dans la région du Sahel”, 2020

[8] Sonia LE GOURIELLEC, “Géopolitique de l’Afrique”, Que sais-je, 2022

[9] Littéralement la paix dans les colonies qui doit servir à libérer les peuples du colon.

[10] Roland POURTIER, “Géopolitique de l’Afrique et du Moyen-Orient”, Nathan, 2022

[11] Florent VANDEPITTE, “100 fiches de géopolitique, First, 2021

[12] Un bouleversement s’est produit au Sahel en 2012 lorsque le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), un groupe séparatiste à dominance touareg créé à la suite du retour de Libye de plusieurs milliers de combattants, a occupé presque entièrement le nord du Mali et a fait de Gao la capitale d’un État autoproclamé. En réponse aux violences commises par les milices touareg et leurs alliés est apparu un Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique occidentale (MUDAO), affilié à al-Qaïda, qui a exploité intelligemment les aspirations et les craintes de la population locale tout en obtenant le soutien de puissantes organisations criminelles opérant dans cette zone. Il a recruté un nombre considérable de combattants du centre et du nord du Mali et du Niger, dont les membres des milices d’autodéfense de la communauté peule. En juillet 2012, il a expulsé de Gao les hommes du MNLA, ce qui lui a permis d’étendre son influence le long de la ceinture malienne du Sahel central. Seule l’opération française Serval, lancée en janvier 2013 à la demande des autorités maliennes, a permis d’arrêter la marche du MUDAO sur Bamako.

[13] coordonnée par l’Otan

[14] Opération Serval

[15] Serval permet d’obtenir un cessez-le-feu et une paix toujours fragile que tente de garantir la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA)

[16] Roland POURTIER, “Géopolitique de l’Afrique et du Moyen-Orient”, Nathan, 2022

[17] Ahmet BERAT CONKAR, Rapport de l’assemblée parlementaire de l’OTAN, “Développement et sécurité dans la région du Sahel”, 2020

[18] Roland POURTIER, “Géopolitique de l’Afrique et du Moyen-Orient”, Nathan, 2022

[19] Dans les pays ou régions suivents: Burundi, Cameroun, RCA, RDC, Ethiopie, région du lac Tchad, Libye, Mali, Mozambique, Somalie, Soudan du Sud, Soudan, Sahel.

[20] Sonia LE GOURIELLEC, “Géopolitique de l’Afrique”, Que sais-je, 2022

[21] Ahmet BERAT CONKAR, Rapport de l’assemblée parlementaire de l’OTAN, “Développement et sécurité dans la région du Sahel”, 2020

[22] Ahmet BERAT CONKAR, Rapport de l’assemblée parlementaire de l’OTAN, “Développement et sécurité dans la région du Sahel”, 2020

[23] Le Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD) étaient également à l’origine de cette initiative ; l’Italie, l’Espagne, le Royaume-Uni, le Luxembourg, le Danemark et les Pays-Bas ont accepté de la rejoindre.

[24] Rapport de résultats: 3 ans de l’Alliance Sahel, https://www.alliance-sahel.org/wp-content/uploads/2021/01/AS_digital_EN.pdf

[25] Samedi 16 septembre, les délégations ministérielles du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont annoncé à Bamako la signature d’une charte établissant une alliance défensive.

[26] La région Liptako est depuis quelques années, en proie à l’insécurité du fait de la présence de groupes armés. La région correspond par ailleurs à la zone des trois frontières qui échappe toujours au contrôle des Etats centraux.

[27] Auparavant réunis dans l’organisation militaire du G5 Sahel

[28]https://www.lexpress.fr/monde/afrique/alliance-des-etats-du-sahel-le-detail-de-laccord-militaire-signe-par-le-niger-le-mali-et-le-burkina-HPDXN6CLPVBSRPLCLIY22FKYTM/

https://www.bbc.com/afrique/articles/c72e2vrqn0po

[29] Hubert VEDRINE, “Dictionnaire amoureux de la géopolitique”, Plon Fayard, 2021

[30] Pascal BONIFACE, “La géopolitique”, Eyrolles, 2020

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