IPSA AFRIQUE

La prise en compte des violences sexuelles contre les femmes lors de conflits armés par l’UA et l’ONU

Par  TABOU Céline, Rédactrice Chez IPSA Initiative pour la Paix et la Sécurité en Afrique.

L’Afrique est en proie à de multiples conflits armés, dont les principales victimes sont les femmes et les filles. La recrudescence des viols et violences durant le génocide au Rwanda et au cours des guerres au Burundi, et notamment au Libéria, ont fait l’objet d’une attention croissante de la part de la communauté internationale.Désormais les exactions commissent contre les femmes et les enfants sont dénoncés et misent à l’index par la communauté internationale. D’autant plus que ces crimes continuent d’être perpétrés en République Démocratique du Congo, au Tigré (Erythrée) et au Rwanda, mettant en exergue une régression profonde des droits des femmes dans de nombreux pays africains. Pour la Directrice générale d’ONU Femmes, Sima Bahous, « nous voilà revenus des décennies en arrière ». Cette dernière a expliqué à plusieurs reprises que les conflits avaient un impact sur les femmes et les filles, qui s’étend de la perturbation de leur l’éducation aux mariages précoces, en passant par les violences sexuelles et sexistes, l’insécurité alimentaire, le manque de moyens de subsistance ainsi que l’accès au logement, à l’eau et l’assainissement et à la dignité.

Cette situation crée des troubles à moyen et long terme sur les femmes, mais aussi sur les communautés et la société toute entière. Lorsque l’on analyse la situation des femmes en Afrique, il est possible de se demander quels sont les dispositifs mit en place pour lutter contre les viols et violences contre les femmes et les filles.

Pour y répondre, nous nous sommes penchés dans un premier temps sur la teneur des violences sexuelles contre les femmes et les filles, et notamment les mesures engagées par l’Union africaine (UA) pour lutter contre celles-ci. Outre l’UA, des dirigeants africains ont également décidé de prendre le problème et d’engager leurs responsabilités pour mettre à ce fléau de violence contre la gente féminine.

Il est alors apparu dans nos lectures que les femmes ont un rôle à jouer dans le processus de paix et de sécurité en Afrique. Dans une seconde partie, nous verront qu’elles ont le potentiel pour lutter contre les violences, apporter la paix et assurer la sécurité et la stabilité dans leur pays respectif. Pour cela, la politique des Nations Unies œuvre depuis de nombreuses années pour donner une place aux femmes au sein des instances de décision, notamment avec la résolution 1325, adopté en l’an 2000, qui a marqué un tournant vis-à-vis des droits des femmes et filles dans le monde.

Cependant, la réalité est tout autre, car « malgré de nombreux progrès institutionnels, presque chaque fois qu’il y a des négociations politiques, des pourparlers de paix, on se demande où sont les femmes », a assuré Sima Bahous.

 

1.      Les violences sexuelles dans les conflits armés

« Les actes de violence sexuelle et sexiste se développent chaque fois qu’un conflit armé éclate, car la peur, le chaos et la confusion offrent une couverture parfaite aux auteurs de ces actes », ont écrit Helen Clark, ancienne Première ministre néo-zélandaise ; José Manuel Albares, ministre espagnol des Affaires étrangères ; et Michelle Bachelet, ancienne Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme.

        a_ Une définition du viol en conflit armé

 

L’ONU et ses instances, dont ONU Femme définit la violence à l’égard des femmes et des filles comme « une grave violation des droits de l’homme » et une forme de discrimination à l’égard des femmes. Cette définition tant attendue par les organisations de lutte contre les violences sexuelles en Afrique et dans le monde a permit de donner un cadre législatif en cas de dénonciations.

 

D’autant plus que l’impact des violences faites aux femmes et aux filles a « des conséquences physiques, sexuelles et mentales multiples, immédiates ou à long terme, pour les femmes et les filles, y compris la mort. Elle affecte négativement le bien-être général des femmes et les empêche de participer pleinement à la société ».

En 2012, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a expliqué dans son rapport sur les violences sexuelles liées aux conflits  que « la violence sexuelle liée au conflit s’entend d’actes ou de types de violations sexuelles, tels que le viol, l’esclavage sexuel, la prostitution, la grossesse et la stérilisation forcées, ou toute autre forme de violence sexuelle de gravité comparable, perpétrés contre des femmes, des hommes ou des enfants ».

 

De ce fait, en cas de plainte, les viols et violences sexuelles seront jugés comme crime contre l’humanité. D’autant plus lorsque « ces actes ou types de violations interviennent en période de conflit ou d’après conflit ou dans d’autres situations graves (troubles politiques). Ils ont également un lien direct ou indirect avec le conflit ou les troubles politiques en tant que tels, autrement dit un lien temporel, géographique ou causal ».

 

Cette définition a été établie par le système des Nations Unies afin de normaliser « la présentation des rapports dans le cadre des arrangements de suivi, d’analyse et de communication de l’information ». L’établissement de cette définition violence sexuelle liée au conflit facilite la collecte, la classification et l’analyse des informations. Elle permet également de fournir au Conseil de sécurité et à d’autres organes mondiaux des données comparables dans le temps et dans l’espace. Une série de mesures pourront, à partir des informations recueillies, être prises, notamment par le Conseil de sécurité, a expliqué le Secrétaire générale des Nations Unies, Ban Ki-moon.

 

               b_ Une situation alarmante

 

Ces dernières années, les violences sexuelles et sexistes se sont accentuées  et se sont transformés en une « pandémie de l’ombre », selon les membres de l’Union africaine[1]. Les chiffres sont d’ailleurs alarmants. Selon l’Organisation des Nations Unies (ONU), plus de 200 000 femmes ont subi des violences sexuelles en République Démocratique du Congo depuis le début du conflit armé. L’ONU a également estimé entre 250 000 et 500 000 femmes violées lors du génocide perpétré au Rwanda en 1994.

 

Les données varient selon les organisations, car la loi du silence prévaut chez les victimes, en raison des sentiments de honte et de culpabilité. De plus, les victimes risquent de souffrir du déshonneur, comme l’ont expliqué plusieurs femmes à Amnesty International[2] au Tchad en novembre 2003.

 

En effet, les femmes ont des difficultés à raconter leur histoire, car le viol est une source de honte. Elles sont parfois accusées d’avoir provoqué la situation. Ainsi misent sur le banc des accusées, elles sont parfois maudites et apportent « la honte pour la famille et la communauté. Les femmes ont alors peur d’être rejetées, stigmatisées. Elles se sentent coupables et ont peur de parler. Parfois aussi, elles ont tellement mal qu’il leur est impossible de sortir les mots de leur bouche ».

 

Ainsi, en 2021, les violences à l’égard des femmes et des filles représentaient  97% des cas de violence sexuelle liés aux conflits signalés. Les cas de violences sexuelles liées aux conflits ne cessent de se multiplier, les chiffrer devient de plus en plus compliqué, car les gouvernements et les enquêteurs internationaux ont des données très souvent différentes.

 

Toutefois, en 2022, le Conseil de sécurité des Nations unies a rapporté que 49 groupes sont régulièrement soupçonnés de viols ou d’autres formes de violence sexuelle dans des zones de conflit armé, ou d’en être responsables. « Le viol est utilisé comme arme de guerre afin de terrifier et démoraliser les communautés, de tirer vengeance des hommes en s’attaquant aux femmes ou tout simplement parce que trop de criminels sont convaincus qu’ils peuvent agir en toute impunité », a assuré Anne Veneman, directrice générale de l’UNICEF.

 

Un avis partagé par Helen Clark, José Manuel Albares et Michelle Bachelet qui expliquent dans une tribune publiée dans Jeune Afrique, que « l’effondrement des normes sociales, des contraintes juridiques et des protections communes donne aux hommes armés la possibilité de s’attaquer aux femmes, aux filles et aux adolescentes vulnérables. Il s’agit souvent d’une manœuvre préméditée visant à terroriser la population ».

 

Ces derniers pointent du doigt la défaillance des gouvernements et le manque d’engagement de certains Etats pour lutter contre les viols et violences. Selon eux, les actes de violence sexuelle et sexiste se développent lorsqu’un conflit armé éclate, « car la peur, le chaos et la confusion offrent une couverture parfaite aux auteurs de ces actes », exacerbant les inégalités entre les sexes et les discriminations en tout genre.

 

A cela s’ajoute, la situation des femmes et des filles dans les camps de réfugiés qui est tout aussi alarmante. Par exemple, dans le camp de réfugiés de Gado-Badzéré au Cameroun environ 30.000 personnes ont fui les violences en Centrafrique. Ce camp est le plus grand et abrite en majorité des réfugiés centrafricains. Or près de 60% de la population de ce camp est âgé de moins de 18 ans. Les femmes et les filles  représentent 53% de ce groupe et  subissent de nombreuses souffrances. Entre les cas de viol et autres violences basées sur le genre, elles vivent dans un contexte d’insécurité et de violence extrême, a expliqué Jean-Paul Mbia.

D’après Inès Daoudi, « les femmes réfugiées constituent un sujet de préoccupation spécifique du point de vue de la sécurité. Elles sont particulièrement vulnérables aux violences sexuelles et sexistes dans les situations de conflits et d’après-conflits. Pour les femmes réfugiées, l’insécurité qui fait suite à un conflit se traduit par leur vulnérabilité face aux violences sexuelles, à la traite et à l’asservissement au sein des camps de réfugié.e.s ».

 

D’ailleurs, depuis l’indépendance du Soudan du Sud en 2011, le pays est ravagé par les combats, la famine, les déplacements de masse et les accusations de crimes de guerre par le gouvernement et les forces d’opposition. Près de 4 millions de personnes ont été contraintes de fuir en raison du conflit, et se sont dirigés vers Imvepi, en Ouganda, qui accueille actuellement plus de 100,000 réfugiés, soit près de trois fois le nombre d’habitants de la région.

 

Sur les 1 million de réfugiés en Ouganda, plus d’un million sont sud-soudanais et plus de 85% sont des femmes et des enfants en danger réel de violence sexuelle et physique. Selon l’ONG CARE, de nombreux incidents de violence ont d’ailleurs été signalés lors de leur voyage. Ces violences ont été perpétré par les passeurs et parfois les voyageurs eux-mêmes. Entre janvier 2017 et décembre 2019, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés a enregistré plus de 630 cas de traite de réfugiés dans l’est du Soudan, dont près de 200 femmes et jeunes filles qui disent avoir survécu à des violences sexuelles et sexistes.  Pour beaucoup d’experts ce chiffre est dessous de la réalité, car les femmes et les filles ne dénoncent pas leurs agresseurs.

 

En 2020, Bénita Dio a déploré que « la violence contre les femmes se poursuit sans relâche, notamment l’utilisation de femmes et de filles comme kamikazes, comme on l’a vu au Sahel et dans le bassin du lac Tchad ».  En effet, les autorités judiciaires et administratives de l’extrême-nord du Cameroun à la frontière avec le Nigeria, ont annoncé qu’une jeune femme kamikaze de 20 ans a été arrêtée entre le 26 et le 27 avril 2016 dans cette zone.  Cette situation n’est pas nouvelle, car les autorités camerounaises déplorent l’utilisation régulière de nombreuses femmes et filles par les membres de Boko Haram[3], comme kamikazes pour commettre des attentats-suicides, a expliqué le gouvernement camerounais.

Pour lutter contre cette augmentation de la violence à l’égard des femmes, il est important d’inclure les femmes dans le processus de prise de décision, car les femmes en temps de guerre et post-guerre sont essentielles pour les sociétés. Dans les conflits armés, « il y a des agresseurs et des agressées, il y a aussi des femmes qui se battent pour les droits, la dignité et le droit à la vie de toutes et tous », comme l’a indiqué Sasha Koulaeva, experte en droits de l’homme et société civile et maître de conférences à Sciences Po.

 

       c_ L’Union africaine agit pour lutter contre les violences

 

En janvier 2014, un accord historique a été signé entre l’Union africaine et l’Organisation des Nations Unies qui vise à prévenir et répondre aux violences sexuelles lors des conflits armés. Ce texte signé en marge du 22ème Sommet de l’Union africaine sert de cadre de coopération dans plusieurs domaines tels que la lutte contre l’impunité, le renforcement de la capacité des forces de maintien de la paix, des forces de sécurité, ainsi que la consolidation des politiques nationales, des législations et institutions travaillant sur les questions de violences sexuelles liées au conflit.

 

Scellé entre la Représentante spéciale du Secrétaire Général chargée de la Violence Sexuelle en période de Conflit, Zainab Hawa Bangura, et Smaïl Chergui, Commissionnaire pour la Paix et la Sécurité de l’Union africaine, l’accord intègre également la nécessité d’une assistance aux victimes, l’autonomisation des femmes et des filles ainsi que l’importance de combattre la stigmatisation des survivants.

 

« Tous les bons efforts doivent être conjugués afin de combattre cet horrible fléau qu’est la violence sexuelle en période de guerre et de conflit. Avec cet accord, l’Union africaine et les Nations Unies réaffirment leur engagement commun de mettre un terme au plus ancien et le moins sanctionné des crimes », a déclaré Zainab Hawa Bangura.  Cette dernière a toutefois rappelé la responsabilité des gouvernements dans la lutte contre les violences sexuelles contre les femmes et les filles. Sans une participation active des dirigeants, les sévisses vont continuer.

 

Dans les années sui suivent plusieurs partenariats ont été scellés entre l’Union africaine et des instances internationales. Par exemple en 2018, l’Union africaine et l’ONUSIDA (présidente du partenariat H6) se sont accordées pour lutter contre les violences sexuelles et sexistes et traiter les questions de santé dans les contextes de crise humanitaire. Un plan d’action conjoint a été décidé en vue de former et sensibiliser les personnels en uniforme qui interviennent dans les opérations de maintien de la paix et ainsi garantir de meilleurs taux de signalement des cas d’exploitation sexuelle et de violence à l’égard des femmes et des filles.

 

L’ONUSIDA et l’Union africaine ont convenu d’assurer un financement adéquat pour consolider la mise en œuvre coordonnée des programmes de riposte à l’exploitation sexuelle, aux abus et au VIH dans les contextes de crise humanitaire. L’objectif pour tous est de garantir une paix, une sécurité et un développement durables et centrés sur les populations.

 

Une autre initiative visant à lutter contre les violences faites aux femmes et aux filles est à citer. La 2nde Conférence de l’Union Afrique sur la masculinité positive qui s’est tenue à Dakar, en novembre 2022, sur le thème « Faire avancer les actions et promouvoir la masculinité positive pour mettre fin à la violence faite aux femmes et aux filles ».

 

La première édition de cette conférence  s’est tenue le 25 novembre 2021 au cours de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles, afin de marquer le début de la campagne des « 16 jours d’activisme contre la violence fondée sur le genre »[4].  L’objectif est de renforcer les efforts visant à engager les hommes et les garçons en faveur de l’égalité des sexes, cette seconde conférence a réunit des chefs d’État, chefs d’entreprise, leaders traditionnels et religieux, militants et célébrités pour établir un bilan des progrès accomplis depuis dans la mise en œuvre de la déclaration de Kinshasa.

 

Cette déclaration signée par plusieurs présidents africains[5] a condamné « toutes les formes de discrimination et de violences faites aux femmes et aux filles ». Ils se sont également engagés « à veiller à ce que les politiques et les mesures nécessaires soient mises en place par les Etats membres pour s’attaquer fermement à toute forme d’impunité ».

 

Pour cela, les dirigeants africains ont lancé officiellement la campagne de l’Union Africaine appelant à la fin des violences faites aux femmes et aux filles. Ils ont aussi décidé de « mettre en œuvre une politique de tolérance zéro à l’égard de toutes les formes de violences faites aux femmes et aux filles dans les situations de conflit et de post-conflit ». Dans la suite cette déclaration de Kinshasa, les dirigeants ont établie cinq objectifs spécifiques lors de la 2nde Conférence : lancer le Cercle des chefs d’État champions sur la violence à l’égard des femmes (EVAW) et la campagne de l’UA pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles (EVAWG) ; convenir d’une action politique stratégique pour faciliter la négociation, l’adoption, la ratification, la domestication et la mise en œuvre de la Convention de l’UA pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles (EVAWG) ; renforcer les pratiques de responsabilité dans le travail avec les hommes et les garçons en tant qu’alliés pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, y compris leur participation à la coalition continentale des hommes pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes ainsi qu’au Portail des hommes pour rendre compte des actions visant à mettre fin à la violence à l’égard des femmes ; obtenir l’engagement d’améliorer un environnement propice à la participation et au leadership des femmes et des jeunes dans le développement, y compris dans les femmes, la paix et la sécurité en Afrique ; et s’engager à affecter des ressources à un mécanisme de financement de l’UA pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes.

 

Cette initiative a été bien accueillie par les dirigeants, associations, ONG, et la société civile, car il s’agit d’un moyen pour l’Union africaine et l’ensemble des dirigeants africains d’œuvrer à la lutte contre les violences sexuelles, car comme l’a indiqué le Président sénégalais Macky Sall, également président de l’Union africaine, « il ne s’agit pas seulement de lois, c’est une question d’état d’esprit si nous voulons que l’Afrique soit un exemple pour les autres continents ».

2. Faire participer les femmes au processus de paix et de sécurité

 

La  politique des Nations Unies portant sur les femmes, la paix et la sécurité s’est concrètement développée par l’ensemble des organes et des agences spécialisées de l’ONU pertinents en la matière depuis le milieu des années 1990. Des stratégies ont lancées et placées sous l’égide du Conseil de Sécurité.

 

En 1975,  les Etats membres de l’ONU ont adopté en 1975, lors de la 1ère Conférence mondiale sur les femmes de Mexico, un « Plan d’action mondial pour la mise en œuvre des objectifs de l’Année internationale de la femme », qui avait 1985 pour horizon.  Ce plan se concentre sur trois points : une égalité complète entre les hommes et les femmes et l’élimination de la discrimination fondée sur le sexe; l’intégration et la pleine participation des femmes au développement; et une contribution de plus en plus importante des femmes au renforcement de la paix internationale.

 

Dix ans plus tard, les Etats membres adoptent les Stratégies prospectives d’action de Nairobi pour la promotion de la femme. Ces stratégies contenaient des mesures visant à concrétiser l’égalité des sexes au niveau national et à promouvoir la participation des femmes dans les efforts de paix et de développement dans le monde et notamment en Afrique.

 

            a_ Donner de la voix et du pouvoir aux femmes

 

En septembre 1995, la 4ème Conférence mondiale sur les femmes a permit l’élaboration d’une politique onusienne plus spécifique sur les femmes, la paix et la sécurité, au travers de la Déclaration de Pékin, et du Programme d’action de Beijing. Ce plan est devenu un cadre de référence, tant pour l’action gouvernementale nationale, que pour celle des organisations de la société civile et des partenaires du développement.

 

En effet, parmi les objectifs stratégiques et mesures à prendre, les participants à cette conférence ont clairement stipulé qu’il était « urgent de mettre en œuvre des approches de la paix et de la sécurité fondées sur la coopération. L’égalité d’accès et la pleine participation des femmes aux structures de pouvoir et leur contribution à tous les efforts déployés pour prévenir et régler les conflits sont indispensables au maintien et à la promotion de la paix et de la sécurité ».

 

Ces derniers ont également assuré que les femmes commençaient dès le milieu des années 1990 « à jouer un rôle important dans le règlement des conflits, dans le maintien de la paix, au sein des mécanismes de défense et dans les affaires étrangères, elles sont toujours sous-représentées aux postes de responsabilité. Pour pouvoir jouer un rôle égal à celui des hommes, dans l’établissement et le maintien de la paix, les femmes doivent avoir plus de pouvoir politique et économique et être suffisamment représentées à tous les niveaux de la prise de décisions ». Cette conférence mondiale sur les femmes a été un tournant dans le programme mondial pour l’égalité des sexes, dont le but était de réaliser et approfondir les objectifs fixés depuis 1975 à Mexico.

 

Cinq ans après cette Conférence de Beijing, la Résolution 1325 est adoptée le 31 octobre 2000 à l’unanimité par le Conseil de Sécurité. Le but est de protéger les femmes et les filles lors des conflits armés et de réaffirmer le « rôle important que les femmes jouent dans la prévention et le règlement des conflits et dans la consolidation de la paix ». Cette résolution repose sur quatre piliers : le rôle des femmes dans la prévention des conflits; la participation des femmes à la consolidation de la paix; la protection des droits des femmes et des filles pendant et après les conflits; et leurs besoins spécifiques lors du rapatriement et de la réinstallation et pendant les périodes de relèvement, de réintégration et de reconstruction postérieures aux conflits.

 

Le texte assure aussi que les femmes doivent participer « sur un pied d’égalité à tous les efforts visant à maintenir et à promouvoir la paix et la sécurité et qu’elles y soient pleinement associées, et qu’il convient de les faire participer davantage aux décisions prises en vue de la prévention et du règlement des différends ».

 

      b_ Le compte n’y est pas

 

Pourtant 22 ans plus tard, le constat est alarmant. Les femmes restent encore à l’écart des instances de pouvoir et ne parviennent pas à faire entendre distinctement la cause des femmes et des filles, premières victimes de conflits armés.

 

Lors d’une interview au journal français, La Tribune, en 2017, la sénégalaise Bineta Diop, envoyée spéciale de l’Union africaine pour les femmes, la paix et la sécurité, a expliqué que c’est au niveau politique, « qu’il faut initialement gagner le combat, pour que la femme puisse être là où les droits s’octroient, là où les décisions se prennent sur le continent ». En effet, dans une déclaration datée d’octobre 2020[6], cette dernière a indiqué que « seuls 22% des parlementaires sont des femmes, tandis que 23% seulement des ministres africains sont des femmes ».

 

Autres données citées, entre 1995 et 2019, le pourcentage d’accords de paix incluant des dispositions liées à l’égalité des sexes est passé de 14 à 22%. Un chiffre encore minime alors que les gouvernements du monde avaient assuré à plusieurs reprises (résolutions  la nécessité d’inclure les femmes dans de tels processus. D’autant que les femmes continuent d’être absentes et invisibles dans les processus de paix.

 

Pourtant,  elles « sont plus à même de recourir à des modes de gouvernance et de coexistence inclusifs, de bâtir la paix et de faire taire les armes, et plus à même d’investir dans le développement durable, pierre angulaire de communautés et de sociétés pacifiques et prospères », selon la Vice-secrétaire générale de l’ONU, Amina J. Mohammed.

 

Les dirigeantes réunies à la séance du Conseil de sécurité, le 22 octobre 2022, consacrée à la résilience et au leadership des femmes en faveur de la paix dans les régions en conflit, assurent que « lorsqu’on renforce la résilience et le leadership des femmes, tout le monde en tire profit, y compris les hommes et les garçons ».

 

En 2021, les femmes ont participé en tant que négociatrices ou déléguées de parties belligérantes  à tous les processus de paix dirigés ou codirigés par l’ONU[7]. Ainsi, en 2021, les femmes étaient représentées dans 14 des 18 délégations des parties au conflit (77,8 %). Ce chiffre est à comparer avec 8 des 13 parties au conflit en 2020 (61,5 %), 13 des 27 délégations en 2019 (48,1 %) et 14 des 19 délégations en 2018 (73,7 %).

En 2021, le taux de présence de femmes dans les processus de paix dirigés par les Nations Unies était de 19%, contre 23% en 2020. Certaines instances internationales, autres que celles des Nations Unies, ont noté l’exclusion ou la sous représentation des femmes dans les processus de paix.

 

Ainsi, lors de l’instauration d’un « plan d’action sur les moyens d’assurer la participation pleine, égale et véritable des femmes au processus de règlement ou à un processus ultérieur de règlement » par les dirigeants chypriote grec et chypriote turc, le 15 janvier 2022, ils se sont engagés à ce qu’au moins 30% des délégués participant aux comités techniques soient des femmes. Toutefois, de nombreux obstacles subsistent. Or selon le secrétaire générale de l’ONU, Antonio Guterres, « les intervenantes de la société civile ont souligné comment les hommes au pouvoir pouvaient, dans certains cas, s’opposer activement à l’inclusion ». Une ironie symptomatique du comportement des dirigeants pasculins, souhaitant apporter leur contribution à l’évolution des droits des femmes, mais qui pourtant ne les incluent pas le processus décisionnel. Un comportement qui se traduira par : les hommes luttent pour les droits des femmes, sans les femmes.

 

« L’absence des femmes était également patente dans les processus non dirigés par l’ONU ». Ainsi, en avril 2022, il n’y avait aucune femme parmi la trentaine de représentants des groupes armés de la République démocratique du Congo ayant  participé aux consultations de Nairobi. Autre exemple, lors des pourparlers pour la paix au Tchad qui ont eu lieu à Doha en 2022, il n’y avait qu’une seule femme parmi plus de 50 participants.

 

Au sein même des instances des Nations Unies, la situation est tout aussi déplorable : en 2021, les femmes représentaient 43% du personnel des équipes d’appui à la médiation de l’ONU. De plus, la même année, seuls 8 accords de paix sur 25 (32%) comprenaient des dispositions faisant référence aux femmes, aux filles et au genre, un chiffre en augmentation par rapport aux 26% de 2020. Enfin, au 31 décembre 2020, seuls 5,2% des effectifs militaires participant à des opérations de paix étaient des femmes, un chiffre inférieur à l’objectif de 6,5% fixé par l’Organisation des Nations Unies pour 2020.

 

Ces données sont mitigés, car en dépit de quelques améliorations d’une année à l’autre, les chiffres sont relativement bas et la participation des femmes peu élevé. Or cette situation devrait être encore plus alarmante dans les années à venir. Car « la pandémie mondiale COVID-19 a mis à l’épreuve les gouvernements, les femmes et les autres artisans de la paix. Elle a ajouté une nouvelle couche de risque et de complexité aux conflits. Elle a également accentué les inégalités entre les hommes et les femmes et menace de porter atteinte aux droits de l’homme ».

 

            c_ Les femmes œuvrent pour la paix à tous les niveaux

 

De nombreux exemples mettent en avant le travail des femmes pour la paix. En Casamance au Sénégal, en octobre 2021, les femmes de la Plateforme pour la paix se sont mobilisées pour éviter la résurgence d’un conflit latent dans la région depuis 1982. Elles ont demandé à l’Etat du Sénégal et au Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc), qui revendique l’indépendance de cette région, de négocier pour trouver une solution pacifique.

 

Fatou Bintou Mané, chargée de projets de la Plateforme, a évoqué trois points majeurs dans l’élaboration de cet accord : la paix, le déminage « humanitaire pour permettre aux personnes ayant abandonné leurs villages, aux temps forts du conflit, de rentrer chez elles », et faire valoir les attentes des femmes. Elle explique que « dans la tradition casamançaise, tout le monde sait la place importante que la femme a, la femme, elle est négociatrice, elle est réconciliatrice. Donc je pense qu’il est temps qu’on donne aussi une chance aux femmes pour montrer ce qu’elles peuvent faire pour le retour de la paix en Casamance »[8].

 

Après la guerre civile au Libéria (1989-2003), suite aux recommandations du Comité de Vérité et de Réconciliation, des activistes libériennes ont mis en place des « peace huts » (huttes de la paix), qui visent à rendre les femmes autonomes économiquement et qui apportent une protection aux personnes handicapées.  Durant plusieurs mois années, elles ont œuvré à leur niveau pour éveiller les consciences, et prévenir tout conflit armé. L’organisation « Peace Hut Women of Liberia » a d’ailleurs remporté le Prix des Nations Unies pour la population en 2019 pour le travail mené en faveur de la prévention des conflits et la consolidation de la paix. « Les femmes du Libéria ont fourni au monde un exemple puissant de la façon dont les femmes sont capables de surmonter l’horreur de la guerre civile et d’ouvrir la voie à la paix », a déclaré Phumzile Mlambo-Ngcuka, Secrétaire générale adjointe des Nations Unies et Directrice exécutive d’ONU Femmes, lors de la remise du prix en juin 2019.

 

Lors de la 4e édition du Forum du Mouvement panafricain des leaders tenue en Guinée-Bissau (du 14 au 20 décembre 2022), la jeunesse africaine a formulé un mémorandum fort de 21 recommandations, destinées aux chefs d’Etat et à la jeunesse africaine, pour assurer la paix et la sécurité dans le continent.  Placé sous le thème : « Paix et sécurité en Afrique : la contribution de la jeunesse africaine », le forum a abouti sur la nécessité de « permettre aux femmes de jouer pleinement leur rôle dans la prévention des conflits en Afrique ».

 

Le Mouvement panafricain des leaders a également recommandé aux Etats « de travailler à atténuer les vulnérabilités des femmes et des enfants dans les conflits armés en Afrique en fournissant une plateforme pour le plaidoyer stratégique, en renforçant les capacités et le réseautage. Mais aussi et surtout de faire en sorte que les processus de paix en Afrique soient façonnés avec la contribution du leadership et de la participation des femmes ».

 

Dans les années 1990, le Women’s Leadership Network (WLN ou Le Réseau des Femmes Leaders pour le Développement – RFLD) a été créé pour défendre et faire progresser le leadership des femmes dans la formation continue. Par la suite, le réseau s’est étendu et consolidé autour désormais de près de 40 organisations dirigées par des femmes. La vision des membres de ce réseau est « de construire une coopération efficace pour promouvoir et protéger les droits des jeunes et des femmes et assurer leur participation aux sphères de prise de décision ». Aux moyens de différentes initiatives communautaires, le réseau mène des actions destinées à promouvoir la paix et le développement durable, dans le but d’instaurer « un dialogue politique sur la bonne gouvernance entre les pouvoirs politiques et les organisations de la société civile ». Des conférences et ateliers sont proposés pour permettre aux participants « d’exprimer leur point de vue et de trouver un consensus sur des questions difficiles qui mettent en branle la paix ».

 

Ces exemples sont quelques-uns parmi tant d’autres de la participation de la société civile féminine à la paix et à la sécurité. Plusieurs associations et ONG sont soutenues par les Nations Unies et ses institutions pertinentes, afin de consolider un large réseau visant à promouvoir la paix et la sécurité sur tout le continent.

 

Conclusion

 

Face aux nombreuses données et recommandations faites dans les différents rapports des Nations Unies, de l’Union africaine et lors des forums et conférences, il est à noter que pour permettre aux femmes de jouer un rôle dans le processus de paix et de sécurité en Afrique, les Etats doivent légiférer et accorder aux femmes leurs places légitimes dans les instances de décision.

 

L’étude menée met en évidence l’alarmisme de la situation des femmes et des filles dans les zones de conflits armés en Afrique, et quelles sont les solutions possibles pour luttre contre les violences qu’elles subissent. Ainsi, la paix et la sécurité ne seront garantis que lorsque les femmes auront le droit de participer aux instances de décision et de défendre la voix des femmes et des filles.

 

Les femmes représentent 50% de la population mondiale, elles doivent être un élément de la solution apportée aux conflits. Parmi les recommandations évoquées dans différents rapports, il est évident qu’il faut en premier lieu : augmenter les financements visant à renforcer l’égalité entre les femmes et les hommes, pérenniser le Fonds de solidarité pour les organisations féministes, prévenir de l’exploitation et des abus sexuels dans toutes les opérations humanitaires, inscrire automatiquement les violences sexuelles dans les actes d’accusation lors des enquêtes internationales, et donner sa place à la femme dans le public et dans le privé.

 

Christine Bell, Professeur de Loi constitutionnelle à l’Université d’Edinburgh,  a très bien expliqué pourquoi il est indispensable d’inclure les femmes des processus de paix est problématique : « l’exclusion des femmes les empêche de participer aux processus qui sont essentiellement des processus de prise de décision qui, à la fois, préparent la voie pour sortir des conflits et mettent en place les structures gouvernementales politiques, juridiques et économiques; fournissent un plan pour la reconstruction après un conflit; déterminent le rôle des organisations internationales; et mettent en place des flux de financement. »

Bibliographie exhaustive

 

ALBARES J.M., CLARCK H, et BACHELET M. (21 août 2022). Conflits, climat et pandémie : ces crises qui accentuent les violences sexuelles et sexistes. https://www.jeuneafrique.com/1370542/societe/conflits-climat-et-pandemie-ces-crises-qui-accentuent-les-violences-sexuelles-et-sexistes

 

ALPHA DIALLO M. (5 octobre 2021), Des femmes oeuvrent pour la paix en Casamance. DW. https://www.dw.com/fr/graines-despoir-casamance-paix-femmes/a-59413619

Amnesty International. (18 juin 2004). Sudan: Darfur: Rape as a weapon of war: sexual violence and its consequences. https://www.amnesty.org/en/documents/afr54/076/2004/en/

 

BELL C., « Women and peace processes, negotiations, and agreements: operational opportunities and challenges », note de synthèse (Oslo, Norwegian Peacebuilding Resource Centre, 2013), pp. 2-3.

 

BOSE J., (9 décembre 2018), La réalité brutale des survivants de violences sexuelles dans les camps de réfugiés en Ouganda. CARE (ONG) https://www.care.org/fr/news-and-stories/news/the-brutal-reality-of-sexual-violence-survivors-in-refugee-settlements-in-uganda/

[1] Déclaration Finale lors du 2ème Forum africain pour les femmes, la paix et la sécurité sur le thème « Mettre en œuvre l’agenda Femme, Paix et Sécurité dans le contexte de la pandémie de Covid-19 qui perdure », les 13 et 14 décembre 2021

[2] Amnesty International, (18 juin 2004), Sudan: Darfur: Rape as a weapon of war: sexual violence and its consequences. https://www.amnesty.org/en/documents/afr54/076/2004/en/

[3] Le Groupe sunnite pour la prédication et le djihad, plus connu sous le surnom de Boko Haram, est un mouvement insurrectionnel et terroriste d’idéologie salafiste djihadiste. Formé en 2002 à Maiduguri, le groupe est à l’origine une secte qui prône un islam radical et rigoriste, hostile à toute influence occidentale.  (Source Wikipédia)

[4] La campagne annuelle internationale « 16 Jours d’activisme contre la violence basée sur le genre à l’égard des femmes et des filles » a démarré le 25 novembre et prit fin le 10 décembre 2021. Cette campagne a offert aux personnes et aux organisations du monde entier une stratégie de mobilisation appelant à la prévention et à l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles.

[5] Les dirigeants et membres de l’Union africaine, l’Afrique du Sud, Ethiopie, Ghana, Kenya, République du Congo, République démocratique du Congo, Rwanda, Sénégal, Tanzanie, et Togo

[6] Déclaration de l’envoyé spécial du président de La commission de l’union africaine pour les Femmes, la paix et la sécurité, Bineta Diop, lors d’un débat ouvert du Conseil de Sécurité des Nations Unies pour les Femmes, la Paix et la Sécurité, présidé par la délégation de la Fédération de Russie, à New York, 29 octobre 2020

[7] En 2021, l’ONU a codirigé cinq processus de paix : Bougainville, Chypre, discussions internationales de Genève, Libye (Forum de dialogue politique interlibyen et Commission militaire mixte) et République arabe syrienne (Commission constitutionnelle).

[8] Le Sénégal a signé le 4 août 2022, à Bissau un accord de paix définitive avec des rebelles de Casamance.

DOUCU E. Les femmes, la paix et la sécurité en 2020 : un bilan des 20 ans de la Résolution 1325 (2000) du CSNU. Paix et sécurité européenne et internationale, 2022.  https://shs.hal.science/halshs-03591790

 

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MBIA J-P., (22 septembre 2022). Cameroun: les nuits blanches des femmes réfugiées du camp de Gado-Badzéré. https://afrique.le360.ma/autres-pays/societe/2022/09/22/39349-cameroun-les-nuits-blanches-des-femmes-refugiees-du-camp-de-gado-badzere-39349/

 

OBIANG L. (28 avril 2016), u Cameroun, une kamikaze a été appréhendée par les membres d’un comité de vigilance composé de civils dans la nuit de mardi à mercredi dans le village de Djakana, près de la frontière avec le Nigeria, où les islamistes armés de Boko Haram commettent des attentats et lancent des attaques. Elle était porteuse de cinq explosifs, ont annoncé les autorités de la régionales. https://africtelegraph.com/kamikaze-nord-cameroun/

 

ONU Info, (5 juin 2022), Au Conseil de sécurité, António Guterres dénonce une régression des droits des femmes dans de nombreux pays. https://news.un.org/fr/story/2022/06/1121812

 

ONU Femmes. Conférences mondiales sur les femmes. https://www.unwomen.org/fr/how-we-work/intergovernmental-support/world-conferences-on-women

 

ONU Femmes. (20 juin 2019). Statement: Peace Hut Women of Liberia wins 2019 UN Population Award. https://www.unwomen.org/en/news/stories/2019/6/statement-ed-phumzile-peace-hut-women-of-liberia-wins-2019-un-population-award

 

ONU Femme, (29 octobre 2020), 20 ans après, un changement radical s’impose pour inclure concrètement les femmes dans les processus de paix et le pouvoir politique. https://www.unwomen.org/fr/news/stories/2020/10/press-release-radical-change-to-realize-womens-inclusion-in-peace-and-power

 

ONU Femme, (21 octobre 2020), Dans les paroles de Miriam Coronel-Ferrer : « Je suis devenue la première négociatrice à signer un accord de paix définitif avec un groupe rebelle. ». https://www.unwomen.org/fr/news/stories/2020/10/in-the-words-of-miriam-coronel-ferrer

 

NATIONS UNIES. (20 octobre 2022), Femmes, paix et sécurité: le cinquième débat de l’année remet le Conseil de sécurité face aux appels à l’action pour renforcer le leadership des femmes. https://press.un.org/fr/2022/cs15071.doc.htm

NATIONS UNIES,  (1 août 2022), Peace Huts Empower Liberian Women in Peacebuilding. https://liberia.un.org/index.php/en/192961-peace-huts-empower-liberian-women-peacebuilding

 

Résolution 1325 (2000)   https://www.un.org/womenwatch/ods/S-RES-1325(2000)-F.pdf

Résolution 2122 (2013) https://documents-dds-ny.un.org/doc/UNDOC/GEN/N13/523/45/PDF/N1352345.pdf?OpenElement

 

SCIENCE PO. (10 mars 2022). « Les femmes dans les conflits armés » : les mécanismes du patriarcat en temps de guerre. https://www.sciencespo.fr/fr/actualites/les-femmes-dans-les-conflits-armes-patriarcat-en-temps-de-guerre

 

TABOU C. (octobre 2022). Les tensions entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda : Quelles issues pour une sortie de crise ? https://www.ipsa-afrique.org/les-tensions-entre-la-republique-democratique-du-congo-et-le-rwanda-quelles-issues-pour-une-sortie-de-crise/

 

TCHOUNAND R., (5 mai 2017), Bineta Diop : « l’Afrique a besoin de plus de femmes du niveau d’Aliko Dangote ». La Tribune Afrique. https://afrique.latribune.fr/decideurs/parcours-de-femme/2017-05-06/entrepreneuriat-l-afrique-a-besoin-de-plus-de-femmes-du-niveau-d-aliko-dangote.html

 

UNHCR, (29 juillet 2020), Des milliers de réfugiés et de migrants en mouvement entre l’Afrique de l’Ouest et de l’Est et les côtes africaines de la Méditerranée endurent d’extrêmes violations des droits humains, selon un nouveau rapport du HCR et du MMC. https://www.unhcr.org/fr/news/press/2020/7/5f200da9a/milliers-refugies-migrants-mouvement-lafrique-louest-lest-cotes-africaines.html

 

VENEMAN A. Les femmes sont toujours victimes de la violence et de la discrimination. UNICEF. https://www.unicef.fr/article/les-femmes-sont-toujours-victimes-de-la-violence-et-de-la-discrimination/

 

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