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Arabie saoudite et Israël : un rapprochement reporté

Par Céline TABOU

Depuis l’arrivée au pouvoir du prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed Ben Salmane, les relations entre l’Arabie saoudite et Israël ont prit un tournant stratégique plus important. En effet, pour contrer l’influence grandissante de l’Iran, Ryad et Tel-Aviv ont décidé de renforcer leurs relations diplomatiques et sécuritaires. Mais, pour Israël, c’est l’occasion de s’associer à l’un des pays arables les plus imposants du Golfe. De son côté, celui qu’on surnomme « MBS » veut diversifier l’économie de son pays dans le cadre de sa « Vison 2023 », en accentuant le régionalisme arabe. Ainsi, un rapprochement a été engagé entre les deux pays dès 2015, ce qui a été considéré comme historique par les protagonistes eux-mêmes de ces négociations. Cependant, cette nouvelle amitié n’est au goût de tous.

Ce rapprochement entre l’Arabie saoudite et Israël pose la question de l’avenir de la cause palestinienne, chère aux pays arabes qui ont soutenu financièrement l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) dans les années 1980. En effet, les pays du Golfe dénoncent la politique d’Israël en Palestine, et notamment les exactions menées que les autorités israéliennes contre les palestiniens.

A la lecture de nombreux articles de presse, de documentaires, et analyses, nous nous demandons comment la relation entre l’Arabie saoudite et Israël a-t-elle évolué dans un contexte de guerre entre la Palestine et Israël ? Dans un premier temps, nous verrons l’évolution de la relation entre l’Arabie saoudite et Israël, et comment les saoudiens jouent les équilibristes pour éviter de s’aliéner leurs voisins arabes, tout en confortant lka position américaine avec Tel-Aviv. Dans une seconde partie, nous verrons comment le rapprochement entre l’Arabie saoudite et Israël a demandé des efforts de la part de la diplomatie saoudienne, afin de rassurer les palestiniens et leurs assurer de leur soutien dans la cause.

D’autant plus qu’à l’écriture de cet article, la situation s’est renversée. Le rapprochement annoncé entre Tel-Aviv et Ryad à été suspendu. En effet, le 7 octobre 2023, le Hamas a lancé une série d’attaque depuis la bande de Gaza vers les zones frontalières d’Israël, engageant un conflit armé extrême entre les forces israéliennes et le Hamas. Avec au centre des millions de palestiniens, victimes des attaques terrestre et aérienne d’Israël, après des années d’occupation et de colonisation brutale des israéliens. Un contexte qui permet à Ryad de devenir le porte-parole des ays arabes, et d’assurer son influence dans la région, tout en changeant de positionnement vis-à-vis de la cause palestinienne. Fini l’équilibriste, Ryad hausse le ton.

 

1.   L’Arabie saoudite et Israël, une relation discrète

 

Les relations entre l’Arabie saoudite et Israël ont toujours été teinté d’intérêts géostratégiques. De fait, les deux pays n’ont jamais eu de relation suffisamment solide pouvant acter une reconnaissance par Ryad de l’Etat israélien, ni un soutien inconditionnel aux autorités israéliennes, comme le souhaiterait Washington, fidèle allié d’Israël.

Ainsi les premiers contacts entre les Saoudiens et Israéliens remonteraient aux années 1960, dans le cadre de la guerre civile au Yémen du Nord (1962-1970). Tel-Aviv et Ryad ont soutenu le camp royaliste contre les jeunes officiers menés par l’Egypte de Gamal Abdel Nasser. En dépit de cette alliance de circonstances les échanges entre l’Arabie saoudite et Israël sont très limitées.

En 1981, le prince héritier saoudien Fahd Ibn Abd Al Aziz a présenté un plan de paix pour le Proche-Orient, reposant sur le retrait d’Israël des Territoires occupés. Il préconisait alors « le démantèlement des colonies », « le retour des réfugiés palestiniens ou leur indemnisation », « la liberté des lieux de culte dans les Lieux Saints et la création d’un Etat palestinien », en échange du « droit de tous les Etats de la région de vivre dans la paix ». Lors la diffusion de ces propositions, une polémique éclate dans les pays arabes, car ces préconisations évoquent une reconnaissance de l’Etat d’Israël. Pour Ines Gil, « ce plan n’est considéré que comme un ‘ballon d’essai’, mais il pose les bases de la position saoudienne vis-à-vis du conflit israélo-palestinien ».

De fait, Ryad a un positionnement stable dans les années, elle suit celle de la Ligue arabe : « le droit d’établir un gouvernement en Palestine appartient à ses habitants, en vertu du principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, principe reconnu dans le Pacte de la Société des Nations aussi bien que dans la Charte des Nations unies »[1]. De plus, Ryad souhaite une paix durable entre la Palestine et Israël et demande comme ses voisins arabes la reconnaissance d’un Etat palestinien sur la base des frontières de 1967, et la fameuse « ligne verte », aujourd’hui gommée par les autorités israéliennes.

Par la suite, les relations israélo-saoudiennes sont quasi inexistantes. Toutefois, en mars 2002, en pleine seconde Intifada (2000-2005), le roi saoudien Abdallah ben Abdelaziz Al Saoud (1924 – 2015) propose « l’initiative de paix arabe » prévoyant l’édification d’un État palestinien avec Jérusalem-Est comme capitale, en échange de la reconnaissance et de la normalisation de l’État hébreu par tous les pays arabes. Ce plan avait suscité un intérêt chez les Israéliens, mais a été rejeté par le premier ministre israélien de l’époque Ariel Sharon, qui refuse de se retirer sur les lignes du 4 juin 1967 pour des raisons de sécurité. Sa décision enterre la possibilité d’une normalisation des relations entre les pays arabes et Israël.

Neuf ans plus tard, les Printemps arabe changent les relations diplomatiques dans la région. Craignant la montée en puissance des Frères musulmans et de l’Iran, Israël se rapproche de certains Etats du Golfe, eux-mêmes proches de l’Arabie saoudite. Mais les relations avec le royaume wahhabite n’ont réellement commencé qu’avec l’arrivée de Mohammed Ben Salman[2] (MBS) en avril 2014, lorsque ce dernier devient secrétaire d’État et membre du gouvernement.

L’ascension fulgurante de Mohammed ben Salmane depuis 2015 a été marquée par une volonté de réformes pour restructurer l’économie, trop dépendante du pétrole, et pour transformer en profondeur la société, dominée par un fort conservatisme et une vision rigoriste de l’islam. Pour réussir la transition économique de son pays, MBS tient à mettre de côté les anciennes velléités et nouer de nouveaux partenariats avec les pays voisins. Un régionalisme arabe avec l’Arabie saoudite à sa tête.

Voyant la position ouverte et modérée de MBS, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, visite à Washington en février 2017, a déclaré que « les pays arabes de la région ne voient plus Israël comme un ennemi mais, de plus en plus, comme un allié. » Cette déclaration ne visait pas seulement la Jordanie et l’Égypte, avec qui Israël a signé des accords de paix en 1979 et 1994, mais certains pays du Golfe tels que les Émirats arabes unis, le Bahreïn et l’Arabie Saoudite principalement.

La possibilité de relations diplomatiques avec Ryad incite d’ailleurs Benyamin Netanyahou a affirmé en décembre 2017 que « la coordination productive que nous avons avec les Etats arabes est habituellement secrète, mais je crois que nos relations avec eux vont continuer à mûrir et à donner des fruits ». D’autant que Tel Aviv et Ryad ont un ennemi commun : l’Iran. Selon Elisabeth Marteu, « la constitution d’un axe anti-iranien allant de Tel-Aviv à Washington en passant par Abou Dhabi et Ryad n’est plus un secret pour personne ». L’alliance multipartite contre l’Iran aura finalement été à l’avantage des autorités israéliennes car, selon des sources diplomatiques, le prince héritier MBS a évoqué en 2017 lors de discussions avec Washington, la possibilité de la constitution d’un Etat palestinien dit « fantoche » avec pour capitale Abu Dis.

En effet, face à l’avancée ces dernières années de Téhéran en Irak, en Syrie, au Liban, et plus récemment au Yémen, Riyad considère son voisin aux ambitions nucléaires affichées une menace préoccupante. Un avis partagé par les autorités israéliennes qui se joingnent à MBS pour freiner les avancées iraniennes.

Raisons donc pour lesquelles, le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane (MBS), consolide ses échanges avec les Etats-Unis et rencontre en novembre 2017 le chef de l’autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, afin de lui proposer de renoncer à faire de Jérusalem-Est la capitale du futur État palestinien au profit d’Abu Dis[3]. Après l’annonce de cette proposition, le roi Salmane, encore au pouvoir à Ryad, a recadré le prince héritier. Selon certaines informations révélées dans les médias, le roi a laissé entendre qu’« aucun dirigeant arabe ne peut faire de concessions sur Jérusalem ou la Palestine ». Bien que Ryad ne se soit jamais concentré sur la question palestinienne, la position de ses voisins lui confère une solidarité d’analyse et d’avis sur l’existence d’un Etat palestinien. En effet, l’ambassadeur saoudien aux États-Unis, le prince Khalid ben Salmane, a déclaré en décembre 2017 dans un courrier électronique que « le Royaume reste attaché à un règlement basé sur l’initiative de paix arabe de 2002, incluant Jérusalem-Est comme capitale d’un État palestinien basé sur les frontières de 1967. Suggérer le contraire est faux ».

D’autre part, selon Elisabeth Marteu, suite à l’entretien accordé à The Atlantic, le Roi Salmane a « augmenté l’aide financière accordée au Waqf », l’autorité jordanienne en charge du contrôle de l’Esplanade des Mosquées, et il a « renforcé le soutien financier à destination de l’UNRWA », l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens. Ce soutien aux Palestiniens et le message envoyé à l’ensemble du monde arabo-musulman par le roi Salmane, est une façon de contrebalancer les propos polémiques de son fils. En effet, comme l’explique Elisabeth Marteu, si « l’Arabie saoudite, qui se veut leader du monde sunnite, abandonne Jérusalem, son image risque d’être fortement détériorée. Après tout, il y a déjà des visites, des relations économiques indirectes entre les Saoudiens et les Israéliens basés dans l’Union Européenne et aux Etats-Unis ». Ce serait « contre-productif, et Ryad n’a pas besoin de cela ».

Ainsi, sous l’impulsion de MBS, les signes d’un rapprochement Tel-Aviv – Ryad sont de plus en plus significatifs. Ils se traduisent notamment par le renforcement de liens économiques indirects entre les deux pays, et la multiplication de rencontres très symboliques lors d’évènements internationaux. Le prince héritier manifeste son intérêt pour renouer des échanges avec Israël, déclarant notamment en avril 2018 qu’« il y a beaucoup d’intérêts que nous partageons avec Israël, explique MBS, et, s’il y a la paix, il y aura beaucoup d’intérêts entre Israël et les pays du Conseil de coopération du Golfe», c’est-à-dire l’Arabie, les Émirats arabes unis, le Koweït, Qatar, Oman et Bahreïn.

Durant la présidence américaine de Barack Obama (2009-2017), les intérêts communs entre Israël et l’Arabie saoudite se renforcent, notamment suite au rapprochement entre Washington et Téhéran et la signature de l’Accord sur le nucléaire iranien en 2015. En effet, l’Iran et l’Arabie saoudite s’affrontent depuis des siècles pour des divergences religieuses, mais aussi pour l’hégémonie régionale. Pour le Royaume wahhabite, la menace de l’Iran est devenue plus importante que la question palestinienne, car celle-ci ne remet pas en cause son influence dans la région.

Ainsi, la relation entre l’Arabie saoudite et Israël va se renforcer par l’intermédiaire des Etats-Unis. Washington a tout intérêt à ce que ces deux pays s’allient afin d’assurer la paix et la stabilité dans le Moyen-Orient, de contenir la menace iranienne, de freiner l’influence de la Chine dans la région et surtout de conserver son influence dans le Golfe. De nombreuses sources diplomatiques avaient rapporté que le prince héritier Mohamed Ben Salman, avait validé le plan de paix préparé en 2018 par Jared Kushner, conseiller de l’ancien président Donald Trump. Or ce plan, dont aucun détail n’a filtré, ne mentionne pas « les droits des Palestiniens ou un État palestinien » et « consolide la mainmise coloniale d’Israël sur les terres et les vies palestiniennes », selon les déclarations de juin 2018 du haut responsable palestinien, Saëb Erakat. D’autant il s’est négocié dans un contexte tendu car les contacts entre l’Autorité palestinienne et Washington se sont rompus depuis que Donald Trump a décidé de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël en décembre 2017.

Durant l’entretien à The Atlantic, en avril 2018, Mohammed Ben Salman a affirmé le « droit d’exister » pour l’Etat hébreu, mais aussi l’absence d’« objection religieuse » à son existence. Mais pour consolider ce rapprochement secret entre Riyad et Tel Aviv, le prince héritier a précisé que «nous devons obtenir un accord de paix pour garantir la stabilité de chacun et entretenir des relations normales». MBS sous-entend ainsi qu’il ne pourra y avoir de relations diplomatiques entre l’Arabie et Israël, tant que le conflit israélo-palestinien ne sera pas résolu, et que les Palestiniens ne disposeront pas d’un État. D’ailleurs, le chef de la diplomatie saoudienne, Fayçal ben Farhane, a confirmé dans une vidéo publiée en janvier 2021 sur Twitter,  qu’« une vraie normalisation et une vraie stabilité ne viendront qu’en donnant aux Palestiniens de l’espoir et de la dignité, ce qui nécessite de leur donner un État ».

D’autant plus que les pays arabes dénoncent depuis plusieurs décennies l’occupation des territoires palestiniens par Israël depuis 1948 et sa politique ultra agressive de colonisation des terres palestiniennes. En dépit des déclarations des diplomates saoudiens en faveur de la Palestine, la position de Mohammed Ben Salman ne remet pas en question les objectifs diplomatiques du pays, car sa stratégie est un tournant symbolique mais surtout significatif de sa volonté de prioriser sa « Vision 2030 » et de concurrencer sur la scène diplomatique arabe, l’Iran. D’autant que MBS assume sa relation décomplexée avec Israël et il normalise la possibilité de relations officielles entre l’Etat hébreu et les pays du golfe : « il y a beaucoup d’intérêts que nous partageons avec Israël (…) s’il y a la paix, il y aura beaucoup d’intérêts entre Israël et les pays du Conseil de coopération du Golfe », a assuré le prince héritier.

D’ailleurs, Sylvain Cypel, spécialiste des Etats-Unis et du Moyen-Orient, a expliqué sur RFI que « depuis 2002 et le plan de paix qui avait été proposé par le roi Abdallah, on sait que l’Arabie saoudite est disposée à reconnaître Israël si Israël se retire des Territoires occupés ». Ainsi, le monde arabe s’est engagé à normaliser[4] ses relations avec l’Etat hébreu. La nouveauté réside dans le fait que MBS exerce des pressions pour obliger les Palestiniens à renoncer à faire de Jérusalem-Est la capitale de leur futur Etat, et à plutôt choisir la ville  d’Abou Diss, comme le veulent Israël et les Etats-Unis.

Par la suite, plusieurs échanges ont eu lieu entre les dirigeants Saoudiens et Israéliens. D’ailleurs, l’Arabie saoudite et Israël ont annoncé négocier en vue d’un rapprochement diplomatique, dont le but est d’aboutir à un accord de normalisation des relations, ce qui serait historique. Ainsi, le 20 septembre 2023 le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane dans une interview à la chaîne américaine Fox News a expliqué que les deux se « rapprochent » mais  cette normalisation reste difficile et fragile. « Pour nous, la question palestinienne est très importante. Nous devons la résoudre », a ajouté ce dernier, soulignant tout de même que « les négociations se poursuivaient bien jusqu’à présent ».

2.   La Palestine, une épineuse question

 

La question palestinienne est certes importante pour « MBS », mais elle n’est pas l’une des priorités de son gouvernement. En effet, le prince héritier entretient une relation ambigüe avec les autorités palestiniennes. Souhaitant la paix dans la région, Mohammes Ben Salmane est prêt à tout, quitte çà avantager les israéliens, pour pouvoir assurer son influence dans le Golfe. Cependant, MBS sait qu’il ne peut pas froisser ses voisins arabes, pour qui la cause palestinienne est fondamentale.

Ainsi en mai 1948, l’expiration du mandat britannique sur la Palestine est suivie par la proclamation de la naissance de l’État d’Israël par le chef du gouvernement provisoire, David Ben Gourion. La Ligue arabe proteste, et le royaume saoudien ne reconnait pas officiellement l’existence d’Israël, qui s’est installé en Palestine. Un fait toujours établi jusqu’à aujourd’hui. Toutefois, contrairement à l’Egypte, l’Algérie, la Syrie ou encore l’Irak, l’Arabie saoudite s’est montrée durant plusieurs décennies détachée de la cause palestinienne, n’ayant pas de position radicale sur le conflit entre la Palestine et Israël. Alors que la population saoudienne rejette Israël, selon Elisabeth Marteu et Ines Gil.

Depuis l’arrivée au pouvoir de Mohammed Ben Salmane en 2014, les relations entre Israël et l’Arabie saoudite se sont renforcées, mais en parallèle, les autorités saoudiennes ont engagé une démarche d’apaisement auprès des autorités palestiniennes, afin de leur assurer leurs soutiens, en dépit d’accords signés par Téhéran.

Ainsi, en août 2020, le ministre des Affaires étrangères assurait que « la position de l’Arabie saoudite sur la cause palestinienne ne changera pas après que le Royaume ait autorisé tous les vols entre les Émirats arabes unis et d’autres pays à traverser l’espace aérien saoudien ». Cette déclaration intervient après l’ouverture par Israël d’une ligne aérienne directe avec les Emirats arabes unis, traversant officiellement l’espace aérien saoudien. Mais deux ans plus tard, le royaume a annoncé « ouvrir l’espace aérien du royaume à tous les transporteurs aériens » remplissant les conditions réglementaires de survol, y compris donc les vols vers et depuis Israël. Cette décision contradictoire est représentative de la politique saoudienne du conflit israélo-palestinien : serrer la main des israéliens, tout en œuvrant pour la cause palestinienne. Une contradiction qui irrite parfois les observateurs internationaux. Toutefois, cette ouverture aérienne vise à « consolider la position du royaume en tant que hub mondial » dans le transport aérien et pour tripler son trafic annuel, afin d’atteindre 330 millions de passagers d’ici la fin de la décennie, avaient annoncé les autorités saoudiennes.

En mai 2023, pour rassurer ses alliés palestiniens, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salman a fait part de son engagement en faveur de la création d’un État palestinien lors du sommet de la Ligue arabe, le 19 mai, alors que les États-Unis intensifient leurs efforts pour négocier un accord de normalisation entre le royaume du Golfe et Israël. « Nous ne tarderons pas à fournir une assistance au peuple palestinien pour récupérer ses terres, restaurer ses droits légitimes et établir un État indépendant sur les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale », a déclaré MBS dans son discours à la conférence de Jeddah. Ce dernier a ajouté que « la question palestinienne était et reste la question centrale pour les pays arabes, et elle figure en tête des priorités du royaume ».

De son côté, le 21 septembre 2023, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a profité de la Journée internationale de la pais, célébrée lors de la 78ème Assemblée générale des Nations Unies à New-York, pour rappeler qu’il ne peut y avoir de paix au Moyen-Orient « sans que le peuple palestinien jouisse de la totalité de ses droits nationaux légitimes ». Face à l’avancée des tractations entre Ryad et Tel-Aviv, le président palestinien a décidé d’agir et de ne plus être un spectateur passif, qui cri au « couteau dans le dos », comme ce fut le cas lors de la normalisation des relations entre Israël et les Emirats arabes unis.

L’Autorité palestinienne a cherché une place dans les négociations saoudo-israéliennes, dans le cadre de la normalisation des relations entre le royaume et Israël. Soutenu par l’Egypte et la Jordanie, le président palestinien, Mahmoud Abbas, s’est rendu à Riyad en avril 2023, afin d’échanger avec l’homme fort du royaume, le prince héritier Mohammed Ben Salman. Des échanges se sont poursuivis durant plusieurs mois, avec l’envoi dans la capitale saoudienne de représentants palestiniens à la fin du mois d’août. « Les Emirats avaient sauté par-dessus nos têtes avec leur accord de normalisation. Aujourd’hui, les Saoudiens nous tiennent au courant. Nous voulons être impliqués, et que notre problème soit résolu », a indiqué Ahmad Al-Deek, conseiller politique au ministère des affaires étrangères palestinien. En effet, le président palestinien a demandé à Riyad d’inclure ses exigences dans ses négociations de normalisation avec Israël, selon le site d’information Axios. Après avoir rejeté les accords d’Abraham[5], l’Autorité Palestinienne a décidé de tirer à son avantage les négociations entre israéliens et saoudiens. Ainsi, le conseiller principal de Mahmoud Abbas, Hussein al-Cheikh, chargé des consultations sur la question avec Riyad, a remis en mai 2023 au conseiller saoudien à la sécurité nationale Moussaïd ben Mohammad al-Aïban une liste d’exigences à intégrer dans les négociations israélo-saoudiennes. L’Autorité Palestinienne demande le transfert du contrôle administratif de certaines parties de la zone C en Cisjordanie (contrôlée totalement par Israël) à l’Autorité palestinienne, comme cela est le cas en zone B, où l’État hébreu ne dispose en théorie que du contrôle sécuritaire ; la réouverture du consulat des États-Unis auprès des Palestiniens à Jérusalem, fermé par Donald Trump en 2019 ; et des étapes spécifiées à effectuer auprès de l’ONU en vue de la reconnaissance des territoires palestiniens en tant qu’État membre.

Pour de nombreux experts, interrogés par L’Orient le Jour, cette liste de demande a peu de chance d’aboutir, car « les implications de la normalisation saoudienne sont bien plus importantes et stratégiques que cette liste palestinienne de miettes que Netanyahu n’acceptera probablement pas », a dénoncé la  commentatrice politique palestinienne Nour Odeh. Pour Thomas Vescovi, chercheur indépendant en histoire et spécialiste du conflit israélo-palestinien, « de quel État palestinien parle-t-on lorsque l’on a en face un gouvernement israélien qui colonise plus que jamais et annonce des plans d’annexion ? ». Des opinions négatives partagées par de nombreux spécialistes, qui attestent que le rapprochement israélo-saoudien ne permettra pas à l’Autorité Palestinienne de peser dans la balance.

Le 26 septembre 2023, Nayef al-Sudaïri, ambassadeur d’Arabie saoudite pour les Territoires palestiniens, est arrivé à Jéricho, en Cisjordanie occupée pour rencontrer le président palestinien Mahmoud Abbas. Il s’agissait de la première visite officielle d’un représentant saoudien auprès des autorités palestiniennes depuis la signature des accords d’Oslo en 1993[6].  Cette première visite d’une délégation officielle saoudienne intervient alors qu’Israël et l’Arabie saoudite tentent de normaliser leurs relations, ce qui inquiète les palestiniens. Cependant, les saoudiens ont tenu à assurer à l’Autorité Palestinienne qu’elle défendrait leur cause même dans le cas d’une normalisation entre Ryad et Israël. En effet, Nayef al-Sudaïri a rencontré le ministre des affaires étrangères palestinien, Riyad Al-Maliki, a qui il a assuré que « la question palestinienne est un pilier fondamental » de la politique extérieure saoudienne. « Il est certain que l’initiative [de paix] arabe, qui a été présentée par le royaume en 2002, est la pierre angulaire de tout accord à venir », a-t-il déclaré. Pourtant dans le mêle temps, le ministre israélien du Tourisme, Haïm Katz, a atterri pour participer à une réunion de l’Organisation mondiale du tourisme à Riyad. Il s’agit également de la première visite publique d’un ministre israélien en Arabie saoudite. Quelques jours avant cette visite, une délégation composée de cinq diplomates israéliens s’était déjà rendue dans le royaume pour participer à une réunion organisée par l’Unesco.

Selon la journaliste Amélie Zaccour, « l’Arabie saoudite joue habilement la carte palestinienne dans ses négociations avec Israël. Un moyen de faire monter les enchères dans ce projet de normalisation tant voulu par Benjamin Netanyahu et l’administration de Joe Biden ». Il s’agit surtout d’un moyen pour MBS de rappeler le rôle joué par Ryad dans la résolution du conflit israélo-palestinien, via notamment l’Initiative pour la paix de 2002. Cependant, « les Palestiniens se trouvent encore moins en position de critiquer l’Arabie saoudite, avec sa position influente dans le monde arabe et islamique. Cela les conduit à revoir leur position et potentiellement accepter une normalisation israélo-saoudienne sans la création d’un État palestinien », a indiqué Hamada Jaber, consultant au Palestinian Center for Policy and Survey Research.

Ryad a assuré au président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas leur soutien dans les efforts de création d’un État palestinien, seulement si l’Autorité palestinienne mette fin à la violence en Cisjordanie. Une demande impossible, car le président palestinien n’a aucun contrôle sur les groupes armés éparpillés dans le territoire, tels que le Hamas, le Jihad islamique palestinien et le Hezbollah. De fait cette demande de Mohammed Ben Salmane laisse penser qu’il n’y a pas de réelle volonté de Ryad d’inclure l’Autorité Palestinienne dans les négociations de normalisation avec Israël.

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a indiqué dans une interview le 20 septembre à une télévision américaine que l’Arabie saoudite et Israël se « rapprochent » d’un accord de normalisation de leurs relations, qui serait historique. « On s’en rapproche tous les jours », a-t-il affirmé, mais « pour nous, la question palestinienne est très importante. Nous devons la résoudre », a-t-il dit en soulignant que « les négociations se poursuivent bien jusqu’à présent ».

Pourtant, la situation va rapidement changer lorsque le Hamas[7] a lancé une série d’attaques terroristes coordonnées contre Israël. Ces attaques ont été menées majoritairement depuis la bande de Gaza vers les zones frontalières d’Israël le 7 octobre 2023, jour de Shabbat et date de plusieurs fêtes juives. Les attaques ont été appelées « opération Déluge d’al-Aqsa » par les Nations Unies, déclenchant la guerre Israël-Hamas de 2023, près de 50 ans jour pour jour après le début de la guerre du Kippour, le 6 octobre 1973.

« Israël a été humilié par le Hamas, donc on peut s’attendre à ce qu’Israël riposte très fortement et crée un environnement dans lequel le processus de normalisation sera retardé pour une durée indéfinie, voire mort », selon Umar Karim, chercheur à l’Université de Birmingham et spécialiste de la politique étrangère saoudienne. Aziz Alghashian, analyste saoudien et expert des relations bilatérales a indiqué sur L’Orient le jour que « la normalisation sans concessions (aux Palestiniens) ne fera que rendre illégitime la démarche saoudienne, et les Saoudiens le savent. Cela conduirait sans doute à un report, voire à un éloignement des perspectives de normalisation à court terme. » Toutefois, après l’attaque du Hamas, le ministère saoudien des Affaires étrangères a dénoncé dans un communiqué « les forces d’occupation israéliennes », rappelant ses « avertissements répétés sur les dangers d’une situation explosive résultant d’une occupation continue, de la privation des Palestiniens de leurs droits légitimes, et de la répétition des provocations systématiques envers les sanctuaires ».

Globalement, ce conflit gêne les ambitions géopolitiques de Ryad qui « n’a pas de réelle marge de manœuvre face aux actions de l’axe Iran-Hezbollah-Hamas », qui seraient dans les attaques du 7 octobre et le conflit qui a suivit. Selon les experts, l’accord de détente signé entre Riyad et Téhéran le 10 mars à Pékin ne devrait donc pas en sortir ébranlé. Pour Barbara Slavin, chercheuse émérite au Stimson Center et spécialiste des relations Golfe-Iran, l’attaque du Hamas est « un message aux Saoudiens pour qu’ils n’abandonnent pas les Palestiniens dans la normalisation des relations avec Israël, note de son côté. Bien que l’implication de l’Iran dans ces attaques ne soit ni claire ni officielle, Téhéran a soutenu le Hamas en lui fournissant de l’argent, des armes et son expertise. »

A la suite de son communiqué, jugé trop ferme par Israël et certains pays arabes[8], le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, a appelé à mettre fin à l’escalade de la violence qui a suivi l’attaque. En effet, Israël a bombardé massivement l’enclave palestinienne de Gaza dès le 8 octobre, sans interruption[9], tuant des milliards de personnes en représailles à l’une des attaques les plus sanglantes de son histoire, qui a causé la mort d’environ 13500 Israéliens.

Suite à la menace d’invasion terrestre et aérienne de Gaza par l’armée israélienne, Ryad a annoncé le 14 octobre « suspendre les discussions sur une éventuelle normalisation avec Israël ». De plus, le Royaume a annoncé « son rejet catégorique des appels au déplacement forcé de la population palestinienne de Gaza, et sa condamnation du bombardement continu de civils sans défense » dans ce territoire, a indiqué le ministère saoudien des Affaires étrangères dans un communiqué, qui a appelé à « agir rapidement pour stopper toute forme d’escalade militaire à l’égard des civils, empêcher une catastrophe humanitaire et apporter l’aide nécessaire aux habitants de Gaza ». « Les priver des moyens essentiels d’une vie décente est une violation de la loi humanitaire internationale et va exacerber la crise et les souffrances que la région connaît », a-t-il ajouté.

Le ton beaucoup plus ferme de Ryad envers Tel-Aviv montre la volonté de l’Arabie saoudite d’asseoir son autorité dans la région, et de devenir la voix des pays arabes. C’est une occasion pour MBS de faire valoir son autorité politique et diplomatique sur Israël et les pays du Golfe. En effet, MBS s’appuie sur la guerre entre Israël et le Hamas pour faire de la cause palestinienne son principal cheval de bataille dans le Golfe, avec notamment l’organisation d’un sommet réunissant les pays membres de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique le 11 novembre. Celui-ci visait à appeler conjointement à la mise en place d’un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza. D’ailleurs, face au parti prit des dirigeants occidentaux et aux exactions des forces israéliennes, le ministre des Affaires étrangères saoudien, Faisal bin Farhan Al Saud, a dénoncé l’échec de la communauté internationale à obtenir des concessions militaires et humanitaires de la part d’Israël. Selon lui, « si la communauté internationale ne peut pas demander des comptes à Israël, beaucoup d’entre nous (pays arabes et musulmans) peuvent douter que les paramètres de l’ordre international établi soient réellement fonctionnels et efficaces ». Ce sommet a abouti à un texte commun stipulant que « cette guerre doit cesser. Les dirigeants ont adopté une déclaration[10] contenant plusieurs points dont la nécessité de briser le siège de Gaza et d’imposer l’entrée immédiate dans la bande de Gaza de convois d’aide humanitaire arabes, musulmans et internationaux contenant de la nourriture, des médicaments et du carburant ».

Ryad change sa position et fait de la cause palestinienne une priorité, notamment après avoir normalisé ses rapports avec l’Iran, et dont l’accord ne devrait pas impacter par la guerre entre Israel et le Hamas. Faisal bin Farhan Al Saud a indiqué que « les habitants de Gaza et de la Palestine en général ont le droit d’attendre beaucoup de nous et des dirigeants arabes. Je pense que ces derniers et les dirigeants musulmans ont répondu aujourd’hui à ces attentes et se sont efforcés d’y répondre en adoptant des décisions et des mécanismes efficaces, au premier rang desquels ceux que j’ai mentionnés, qui visent à briser immédiatement le siège de Gaza et à fournir l’aide nécessaire à la population de Gaza ».

D’autant plus que le chef de la diplomatie saoudienne a assuré que « la communauté internationale fait sa part et exacerbe les doubles standards qui ont donné à Israël le feu vert pour commettre une longue liste de violations du droit international ». Un nouveau pied de nez aux Etats-Unis, figure de proue de la défense d’Israël. Signe également que Ryad ne tient plus à axer sa stratégie diplomatique et politique sur celle de Washington, raisons lesquelles l’Arabie saoudite s’est rapprochée de la Chine[11].

CONCLUSION

 

Après avoir joué les équilibristes avec Israël durant plusieurs années et avoir renforcé les échanges diplomatiques avec l’Etat hébreu, le prince héritier, Mohammed Ben Salmane, est parvenu à devenir la voix des pays arabes autour de la question palestinienne. MBS est désormais un leader de poids au sein des territoires du Golfe. Féru de réforme, il n’a pas peur des contradictions, cependant il n’est pas prêt à ébranler la stratégie à long terme de son règne sur le royaume wahhabite  En effet, ardent défenseur d’un rapprochement avec Israël, ce dernier a été jusqu’à faire des propositions indécentes aux autorités palestiniennes, avec le soutien et l’aval des Etats-Unis.

Mais le déclenchement de la guerre le 7 octobre 2023 entre Israël et le Hamas a remit en question tout le travail diplomatique entamé depuis 2017. Désormais l’Arabie saoudite ne peut plus échapper à la question palestinienne et à la nécessité de prendre parti pour la Palestine ou pour Israël. La fin de guerre (si il y a une fin réelle) entre Israël et le Hamas dira si les négociations en vue d’un rapprochement et donc d’une normalisation des relations diplomatiques avec Israël reprendra. Si elles repennent, le prince héritier devra trouver une solution qui satisfait les deux parties, ce qui apparait très compliqué.

BIBLIOGRAPHIE

 

AGENCE FRANCE PRESSE. 26 septembre 2023. Rapprochement entre Israël et l’Arabie saoudite : Ryad cherche à rassurer les Palestiniens. https://www.lemonde.fr/international/article/2023/09/26/une-delegation-saoudienne-presente-en-cisjordanie-une-premiere-en-plus-de-trente-ans_6191040_3210.html

BARTHE B. 31.07.2018. Sur Jérusalem, le roi d’Arabie saoudite désavoue le prince héritier. Le Monde. https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2018/07/31/sur-jerusalem-le-roi-d-arabie-saoudite-desavoue-le-prince-heritier_5337787_3218.html

BARNARD, A., M. HALBFINGER D., BAKER P. 03.12.2017. Talk of a Peace Plan That Snubs Palestinians Roils Middle East. New York Times. https://www.nytimes.com/2017/12/03/world/middleeast/palestinian-saudi-peace-plan.html

GIL, I., MARTEU E. 08.04.2023. Israël – Arabie saoudite : retour sur un rapprochement discret. https://www.lesclesdumoyenorient.com/Israel-Arabie-saoudite-retour-sur-un-rapprochement-discret.html

GOLDBERG, J. 02 avril 2018. Saudi Crown Prince: Iran’s Supreme Leader ‘Makes Hitler Look Good’. The Atlantic. https://www.theatlantic.com/international/archive/2018/04/mohammed-bin-salman-iran-israel/557036/

GUZANSKY, Y. (2012). Israël et les pays du Golfe : entre Iran et « printemps arabe ». Politique étrangère, pp. 879-889. https://doi.org/10.3917/pe.124.0879

LE GRAND CONTINENT. 14 novembre 2023. Israël-Hamas : le plan de l’Arabie saoudite pour peser sur l’après. https://legrandcontinent.eu/fr/2023/11/14/israel-hamas-le-plan-de-larabie-saoudite-pour-peser-sur-lapres/

MALBRUNO G. 04 avril 2018. Israël a droit à un territoire: nouveau geste saoudien envers l’État hébreu. Le Figaro. https://www.lefigaro.fr/international/2018/04/03/01003-20180403ARTFIG00114-israel-a-droit-a-un-territoire-nouveau-geste-saoudien-envers-l-etat-hebreu.php

Radio France Internationale. 26 septembre 2023. Rapprochement Israël-Arabie saoudite: Riyad cherche à rassurer les Palestiniens. https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20230926-une-d%C3%A9l%C3%A9gation-saoudienne-en-cisjordanie-une-premi%C3%A8re-depuis-les-accords-d-oslo-en-1993

ZACCOUR A. 31 août 2023. Pour renforcer son leadership écorné, Mahmoud Abbas se tourne vers l’Arabie saoudite. L’orient le Jour. https://www.lorientlejour.com/article/1348025/pour-renforcer-son-leadership-ecorne-mahmoud-abbas-se-tourne-vers-larabie-saoudite.html

ZACCOUR A. 8 octobre 2023. Le malaise de l’Arabie saoudite face à l’offensive du Hamas en Israël. L’Orient le jour. https://www.lorientlejour.com/article/1351825/le-malaise-de-larabie-saoudite-face-a-loffensive-du-hamas-en-israel.html

 

 

 

 

[1] Déclaration de la Ligue arabe sur la situation en Palestine, datée du 15 mai 1948, après l’expiration du mandat Britannique sur la Palestine.

[2] Fils du roi Salmane, Mohammed est le prince héritier d’Arabie saoudite depuis le 21 juin 2017, et Premier ministre depuis le 27 septembre 2022. Né en 1985, il est l’homme le plus puissant du royaume. Il a engagé depuis 2016 de vastes réformes politiques, économiques, intellectuelles et énergétiques, dans le cadre de la « Saudi Vision 2030 ».

[3] Abou Dis est une petite ville palestinienne située dans le Gouvernorat de Jérusalem à côté de la ville de Jérusalem.

[4] Les accords d’Abraham sont deux traités de paix entre Israël et les Émirats arabes unis d’une part et entre Israël et Bahreïn d’autre part. La « Déclaration des Accords d’Abraham » promeut le dialogue interreligieux et interculturel entre les trois religions abrahamiques et toute l’humanité.

[5] Les accords d’Abraham prévoient la normalisation des rapports diplomatiques entre Israël et les Émirats arabes unis d’une part, et Israël et le Bahreïn d’autre part.

[6] Le 9 septembre 1993, la direction de l’OLP sous Yasser Arafat, accepte le droit d’Israël à une existence en paix et sécurité ; en contrepartie, le gouvernement israélien, sous Yitzhak Rabin, reconnaît l’OLP comme représentante légitime du peuple palestinien. (Source Wikipédia)

[7] Le Hamas, ou Mouvement de résistance islamique, est un mouvement islamiste et nationaliste palestinien constitué d’une branche politique et d’une branche armée, les brigades Izz al-Din al-Qassam

[8] Les pays arabes ont été plus feutrés dans leurs communiqués vis-à-vis de la riposte des autorités israéliennes à Gaza

[9] Il y a eu une pause humanitaire à Gaza seulement du 24 novembre au 1er décembre 2023. Au 4 décembre, le ministère de la santé du Hamas a annoncé la mort de 15.523 personnes, uniquement dans la banque de Gaza depuis le 7 octobre.

[10] « Cette déclaration appelle également le procureur de la Cour pénale internationale à mener à bien l’enquête sur les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité commis par Israël ». (Source : Le grand continent)

[11] Tabou Céline. 14 novembre 2022. Pourquoi l’Arabie Saoudite s’est-t-elle tournée vers la Chine?. https://www.ipsa-afrique.org/pourquoi-larabie-saoudite-sest-t-elle-tournee-vers-la-chine/

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